En octobre 2008 au Bénin, British American Tobacco (BAT) a essayé de manipuler l’opinion publique pour gagner une image d’une société responsable dans un accord signé pour le commerce illicite. Voulant donner l’impression d’une entreprise sérieuse et responsable qui se conforme aux dispositions légales antitabac au Benin, BAT en violation de l’article 5.3 de la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte contre le tabac ratifié en février 2005 par le Benin estime veiller lui-même à ce que les autres entreprises appliquent convenablementles dispositions. L’industrie du tabac a profité de cette responsabilité pour obtenir la signature d’un mémorandum pour le contrôle du commerce illicite au port autonome de Cotonou. Cet accord a eu lieu entre l’ancien Directeur Général de la douane James SAGBO et le grand cigarettier BAT.

Le cas
Les 8, 9, 10 juillet 2016, l’industrie du tabac a organisé un séminaire à l’attention des journalistes en Côte d’Ivoire. Ce séminaire, chapeauté par le groupe de médias All Africa, visait à mettre en place un réseau africain de journalistes pour des productions en faveur de l’industrie du tabac.

Resultats
L’événement s’est déroulé à Grand Bassam en Côte d’Ivoire et a rassemblé de nombreux journalistes et professionnels de la communication autour du thème : « Comprendre l’environnement réglementaire du tabac en Afrique: enjeux, perspectives et quels rôles pour les médias ». Cette activité dûment préparée a eu lieu en prélude à la Conférence des Parties (COP7) du 7 au 12 novembre en Inde. Ce séminaire a été dénoncé par les défenseurs de la lutte antitabac à travers une déclaration.

Le cas
Au Sénégal, l’industrie du tabac a tenté d’empêcher le vote de la loi antitabac en procédant à une opération de charme auprès des populations avec le lancement de « Sénégal Niayes Project d’une valeur de 80 millions pour
autonomiser 1000 femmes » en 2012 contraire à l’article 13, Alinéa 2 et 4 de la CCLAT relative à la publicité et au parrainage d’activités par l’industrie du tabac.

Philip Morris fait croire en son efficacité en matière de développement agricole à travers l’autonomisation des femmes. En rappel, l’industrie du tabac collecte chaque année plus de 55 milliards de francs CFA de recettes
auprès des populations notamment des jeunes au Sénégal. De ces sommes, elle propose de ne reverser que 200.000 dollars, soit 95 millions de francs CFA à 1000 femmes. En procédant ainsi, l’industrie tente de sauver son image au sein de la population faisant croire qu’elle participe au développement économique et social.

Resultats
La ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB) a dénoncé cette manœuvre de l’industrie du tabac en saisissant les autorités gouvernementales les appelant à une vigilance pour éviter qu’elles soient corrompues. Estimant que cette opération ne relève pas du sérieux compte tenu du montant dérisoire alloué aux femmes, LISTAB a soutenu que ce projet est une « violation flagrante d’un traité des Nation-unies » en travaillant d’arrache-pied avec le collectif des acteurs pour la lutte antitabac pour sa désapprobation. Tous les guides religieux ont été informés de cette manœuvre de l’industrie. Ces actions de l’industrie du tabac ne pourront pas prospérer dans le futur au Sénégal.

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