L’effet passerelle du vapotage vers le tabagisme se confirmerait chez les adolescents Australiens

L’effet passerelle du vapotage vers le tabagisme se confirmerait chez les adolescents Australiens

Une étude australienne pointe que l’usage de cigarettes électroniques est le premier facteur de risque de tabagisme chez les adolescents qui se déclarent susceptibles de le devenir.

Partant du constat que la susceptibilité de devenir fumeur est un important prédicteur du tabagisme, une équipe de chercheurs australiens s’est penchée sur les facteurs de risques liés, chez les adolescents, à cette susceptibilité de devenir fumeurs.

Ces chercheurs se sont appuyés sur les données de l’étude Australian Secondary Students’ Alcohol and Drug (ASSAD), recueillies en milieu scolaire entre mai et décembre 2017 à partir de questionnaires auto-administrés[1]. Des 4266 élèves de 12 à 17 ans interrogés dans l’état de Victoria, le focus s’est porté vers les 3410 d’entre eux qui présentaient des facteurs de risques vis-à-vis du tabagisme.

Ces facteurs de risques ont déjà été identifiés à partir d’autres études et englobent des facteurs démographiques (sexe, ethnie) et sociaux (présence de fumeurs dans l’entourage), ainsi que des critères comme l’assiduité scolaire, le montant d’argent de poche, les normes sociales (présence dans les médias, exposition à la fumée de tabac), les connaissances sur le tabagisme, la perception positive ou négative des fumeurs, le sentiment de bien-être et l’usage d’autres substances.

Le vapotage, premier des facteurs de risques vers le tabagisme

Les résultats de l’étude font apparaître que 11 % des adolescents interrogés sont susceptibles de devenir fumeurs. Parmi ceux-ci, l’expérimentation de cigarettes électroniques apparaît comme le principal facteur de risques vis-à-vis de la susceptibilité de devenir fumeur. L’odds ratio ajusté (ORA : 3,26) est du même ordre que celui établi dans une méta-analyse, qui montrait que les non-fumeurs ayant vapoté ont trois fois plus de risques de devenir fumeurs que les autres non-fumeurs[2].

Les autres facteurs de risques identifiés dans cette susceptibilité de devenir fumeur étaient l’impression que les fumeurs sont plus populaires (ORA : 2,87), d’avoir un ami proche qui fume (ORA : 2,66), de ne pas considérer dangereux une consommation d’une ou deux cigarettes (ORA : 2,56) et de présenter des symptômes de dépression (ORA : 1,59).

Des facteurs de risques à prendre en compte

Les auteurs de l’étude concluent que ces différents facteurs de risques soulignent la part sociale du comportement tabagique tout comme l’influence de la perception des produits du tabac ; ils considèrent que ces facteurs devraient être davantage pris en compte lors des actions de prévention, notamment en milieu scolaire. Les auteurs estiment également qu’une réglementation stricte devrait être appliquée au commerce et à la promotion des cigarettes électroniques, afin de protéger les publics les plus jeunes ; les orientations de la lutte antitabac définies par le gouvernement australien en mai 2023 vont dans ce sens, pourvu qu’elles soient strictement observées. Les auteurs encouragent enfin à engager des campagnes de communication et différentes stratégies afin de corriger les perceptions erronées associées au tabagisme et à ses conséquences sur la santé.

Source: Génération sans tabac


Donate

$