COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Pollution plastique par les mégots de cigarettes : Un coût de 186 milliards de dollars sur 10 ans

Lomé, le 06 décembre 2023

Le coût de la pollution environnementale causée par les plastiques contenus dans les mégots de cigarettes et leurs emballages est estimé à 26 milliards de dollars par an, soit 186 milliards de dollars sur 10 ans (en tenant compte de l’inflation) pour la gestion des déchets et les dommages causés aux écosystèmes marins dans le monde entier selon l’analyse des données du Centre mondial pour la bonne gouvernance dans la lutte antitabac, publiée en ligne dans la revue Tobacco Control. Selon l’analyse, en Afrique, les pays ayant les taux de tabagisme les plus élevés contribuent en grande partie aux coûts de la pollution causée par les filtres à cigarettes. Il s’agit notamment de l’Afrique du Sud, suivie du Nigeria, du Soudan, du Mozambique, du Kenya et de l’Éthiopie.

“Bien qu’apparemment insignifiants par rapport à l’impact global du tabac, ces coûts ne sont pas négligeables : ils s’accumulent et peuvent être évités”, souligne l’Experte de l’étude. Malgré l’interdiction progressive des plastiques à usage unique dans le monde entier, la contribution significative de la pollution plastique liée au tabac est méconnue, et pourtant les filtres de cigarettes sont les principaux facteurs de pollution à l’échelle mondiale.

Les chercheurs ont estimé que le coût économique annuel des déchets plastiques de cigarettes s’élevait à environ 26 milliards de dollars, dont 20,7 milliards de dollars en dommages causés aux écosystèmes marins et 5 milliards de dollars en coûts de gestion des déchets, soit un total de 186 milliards de dollars sur 10 ans. “Bien que ce montant soit faible par rapport aux pertes économiques annuelles causées par le tabac (1,4 trillion de dollars par an) et puisse paraître insignifiant par rapport aux 8 millions de décès liés au tabac chaque année, ces coûts environnementaux ne doivent pas être minimisés car ils s’accumulent et peuvent être évités”, souligne l’Experte. L’estimation s’appuie sur des données de la Banque mondiale, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de l’Atlas du tabac et du Fonds mondial pour la nature.

“Les pays à revenu faible ou intermédiaire, en particulier en Afrique, où les taux de tabagisme augmentent, où les quantités de plastique qui se déversent sont relativement élevées et où les capacités de gestion des déchets sont très limitées, sont les plus touchés par ce fléau environnemental”, indique l’Experte.

Bien que ces estimations soient basées sur des hypothèses objectives, les résultats de l’étude soulignent l’urgence de réduire la pollution causée par les déchets plastiques du tabac, compte tenu des implications sanitaires et écologiques potentielles des substances chimiques toxiques accumulées dans les mégots de cigarettes. En outre, elles plaident en faveur de politiques visant à transférer les responsabilités en ce qui concerne la dépollution à l’industrie du tabac, sur la base du principe selon lequel les pollueurs paient.

Léonce Sessou, Secrétaire Exécutif de l’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA), membre principal du mouvement mondial Stop Tobacco Pollution Alliance, insiste sur la nécessité de responsabiliser l’industrie du tabac. “Nous devons obliger l’industrie à mettre fin à son habitude de polluer et à réorienter ces fonds vers des campagnes indépendantes et efficaces, conformément à la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac”, souligne-t-il. Les récentes révélations de l’Indice mondial du tabac mettent en évidence les tactiques trompeuses d’écoblanchiment employées par l’industrie du tabac. M. Sessou réitère la nécessité de prévoir une interdiction immédiate des filtres de cigarettes dans le traité sur les plastiques en cours de négociation, une position soutenue par l’OMS dans sa soumission aux sessions de négociations dudit traité. “La pollution plastique a également un impact sur le changement climatique, qui fait actuellement l’objet de la COP28 de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques”, ajoute-t-il. La troisième session des négociations du traité des Nations unies sur les plastiques (INC3) s’est achevée à Nairobi, au Kenya, à la fin du mois de novembre 2023. La prochaine session aura lieu en avril 2024 à Ottawa, au Canada.

Selon l’OMS, bien que la prévalence du tabagisme dans la région africaine reste inférieure à celle d’autres régions, la forte augmentation de la consommation de tabac exige une attention et une action.

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Contact pour les medias : AYONG I. CALEB

Email: ayong@atca-africa.org

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L’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA) est un réseau panafricain d’organisations de la société civile à but non lucratif et apolitique dont le siège se trouve à Lomé, au Togo. Avec 131 membres dans 39 pays, l’ACTA se consacre à la promotion de la santé publique et à la lutte contre l’épidémie de tabagisme sur le continent. L’alliance dispose d’un statut d’observateur auprès de la conférence des parties de la CCLAT de l’OMS. Elle possède également un statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC des Nations unies et est accréditée en tant qu’acteur régional non étatique avec l’OMS AFRO.


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