70% des Français favorables à l’arrêt progressif de la vente de tabac aux nouvelles générations
BY: Génération sans tabac
Dans son dernier indicateur, l’Alliance contre le tabac s’intéresse à la perception des Français à l’égard des produits du tabac et de la nicotine. Les résultats montrent un fort soutien aux politiques anti-tabac, voire à leur renforcement, notamment par l’arrêt progressif de la vente de tabac aux nouvelles générations.
L’enquête a été réalisée en ligne pour l’Alliance contre le tabac en novembre 2024 par l’institut de sondage BVA, auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 personnes âgées de 15 ans et plus, résidant en France métropolitaine[1].
Une perception majoritairement négative du tabac, même chez les fumeurs
Selon l’enquête, 78% des Français rapportent avoir une opinion négative de la consommation de tabac. Auprès des non-fumeurs, cette proportion atteint 91%, tandis que l’opinion négative reste majoritaire auprès des fumeurs eux-mêmes (53%). Par ailleurs, 18% des répondants estimant que la consommation de produits du tabac n’est ni positive, ni négative, il en résulte que seulement 4% des personnes interrogées indiquent avoir une opinion positive du tabagisme (12% chez les fumeurs). Selon l’Alliance contre le tabac, environ deux tiers des répondants considèrent que l’utilisation de cigarettes électroniques est « plus sympa » que celle de cigarettes. Sur ce point, l’âge, la situation sociale et le statut tabagique des répondants semblent être déterminants. En effet, 73% des 15-24 ans indiquent préférer la cigarette électronique à la cigarette traditionnelle, 69% auprès des CSP+, et 80% des personnes n’ayant jamais fumé.
Les nouveaux produits de la nicotine perçus nocifs pour la majorité des répondants
L’étude montre que les nouveaux produits de la nicotine sont largement considérés comme nocifs pour la santé. Les cigarettes électroniques sont toutefois légèrement moins perçues comme dangereuses par le grand public, qu’il s’agisse des dispositifs traditionnels (78%), ou des puffs (85%). Environ neuf Français sur dix considèrent que les billes ou perles de nicotine (89%) et les sachets de nicotine (90%) sont dangereux pour la santé. La récente étude menée conjointement par le Comité national contre le tabagisme et l’Institut national de la consommation – 60 millions de consommateurs, sur la présence de métaux lourds, d’arsenic et d’édulcorants sucrants dans les sachets de nicotine pourrait renforcer la perception du caractère nocif de ces produits.
Un soutien de la population à l’égard des politiques anti-tabac
Les résultats de l’enquête semblent documenter un soutien général de la population aux politiques de lutte contre le tabagisme mises en place, voire à un renforcement de la réglementation. Ainsi, 36% des répondants affirment vouloir conserver le nombre actuel de mesures anti-tabac, et près de la moitié souhaitent que ces dernières soient renforcées (49%). Ainsi, seuls 15% des répondants rapportent vouloir une diminution du nombre de mesures anti-tabac. Un allégement des réglementations de santé publique est par ailleurs minoritaire auprès des fumeurs, qui sont un tiers à indiquer vouloir réduire le nombre de mesures anti-tabac (33%). Toutefois, 28% d’entre eux seulement se déclarent favorables à un renforcement de la réglementation, indiquant que les fumeurs tendent davantage à préférer un statu quo. Ces données sont toutefois intéressantes, puisqu’elles permettent de montrer que les différentes réglementations de lutte contre le tabagisme sont normalisées et acceptées par la grande majorité des fumeurs.
Un arrêt progressif de la vente de tabac aux futures générations soutenu par ces dernières
La perspective d’une génération sans tabac est massivement soutenue par l’opinion publique, puisque 70% des répondants se déclarent favorables à une interdiction progressive de la vente de tabac, par exemple par l’augmentation progressive de l’âge légal. Bien que moindre, l’adhésion des fumeurs à une telle mesure, adoptée au Royaume-Uni, reste toutefois majoritaire (52%). Surtout, l’interdiction progressive de vente est très fortement soutenue par les plus jeunes (79% des 15-24 ans). Les résultats de l’enquête témoignent en revanche d’un certain scepticisme de l’opinion publique à l’égard des hausses de taxes sur le tabac, qui sont seulement 52% à considérer cette mesure comme un outil efficace de réduction du tabagisme, alors que l’impact majeur de cette disposition dans la diminution de la prévalence est aujourd’hui largement documenté par la littérature scientifique.
Une image contrastée du secteur tabac
Près des trois-quarts des Français considèrent que l’activité de l’industrie du tabac est irrespectueuse des droits humains. En revanche, les répondants affichent une perception plus ambivalente des débitants de tabac. En effet, une majorité d’entre eux tend davantage à considérer cette profession comme un commerce de proximité (53%) que comme des acteurs associés à l’industrie du tabac. Toutefois, deux tiers des Français jugent illégitimes les aides publiques accordées aux buralistes. Enfin, deux tiers des personnes interrogées se disent peu informées sur les pratiques d’influence de l’industrie du tabac, qu’il s’agisse des stratégies de lobbying ou des stratégies publicitaires au sens large (placements de produit, responsabilité sociale des entreprises, etc.).
SOURCE: génération sans tabac