La taxation sur les produits du tabac va continuer d’augmenter

La taxation sur les produits du tabac va continuer d’augmenter

Il y a de plus en plus de fumeurs au Luxembourg. Un plan national de santé veut s’attaquer au problème, en renforçant les actions ciblées dans le cadre de la prévention et en continuant à augmenter la taxe sur les produits du tabac.

Le tabagisme reste un fléau contre lequel le Luxembourg a du mal à lutter. En mai dernier, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, la Fondation Cancer publiait les résultats de son étude annuelle sur la consommation de tabac. Et ceux-ci étaient pour le moins interpellants: pour la troisième année consécutive, le tabagisme était en hausse au Luxembourg. L’an dernier, pas moins de 28% des résidents de plus de 16 ans ont allumé une cigarette, contre 26% en 2020. Parmi ceux-ci, plus de 100.000 résidents fumeurs s’en grille une tous les jours. Soit 19% de la population.

La députée Nancy Arendt (CSV), en s’appuyant sur cette étude, a interpellé la ministre de la Santé, souhaitant notamment savoir ce que le gouvernement comptait mettre en place pour juguler la recrudescence du nombre de fumeurs dans le pays.

Paulette Lenert (LSAP) a expliqué qu’aucun durcissement de la loi anti-tabac n’était prévu, «mais différentes actions de prévention seront menées dans le cadre du Plan National de Santé», indique-t-elle dans sa réponse, soulignant que le gouvernement sera particulièrement attentif au respect des dispositions de la loi.

Un plan national de santé

Ce plan national de santé, qui est toujours en cours d’élaboration, s’attachera donc à mettre sur pied des actions préventives ciblées, «visant à réduire la proportion de fumeurs». Mais pour en savoir plus, il faudra cependant attendre la présentation de ce plan.

Le gouvernement a aussi élaboré un plan national de lutte contre le tabagisme (PNLT) pour la période 2016-2020. 31 actions sur les 52 prévues dans cette feuille de route ont été réalisées. Les travaux du PNLT ont été «fortement ralentis en 2020», en raison de la pandémie de covid-19, souligne la ministre mais ils ont pu reprendre depuis. Un bilan de la mise en œuvre de ce plan va être dressé. «Les conclusions seront tirées», dit Paulette Lenert. Elles conduiront soit à mettre en place un nouveau PNLT ou à pérenniser les actions mises en place jusque-là.

La taxation ajustée chaque année

L’un des leviers pour les États dans la lutte contre le tabagisme est d’augmenter la taxation sur les produits du tabac. Ce que fait également le Luxembourg, comme le rappelle la ministre. «Depuis l’entrée en vigueur de la loi de 2011 sur l’accise, le gouvernement a augmenté chaque année la taxation du tabac». L’accise minimale sur les cigarettes est ainsi passée de 98 euros/1.000 cigarettes en 2011 à 124 euros/1.000 cigarettes en 2022. L’imposition minimale sur le tabac en tant quel a quant à elle plus que doublé en 11 ans (de 24,82€/kg à 58,5€/kg). La ministre confirme que le gouvernement «continuera d’ajuster régulièrement à la hausse la taxation des produits du tabac».

Si l’étude de la Fondation Cancer se montre assez alarmiste, démontrant que la hausse du tabagisme se constate dans toutes les tranches d’âge, Paulette Lenert remet cependant ces chiffres en perspective, en les comparant avec d’autres études sur le même sujet.

Ainsi, certaines études relèvent des éléments encourageants. C’est le cas de celle baptisée «Health Behaviour in School-aged Children», soutenue par l’OMS. Les chercheurs ont analysé les réponses de 7.000 jeunes Luxembourgeois. Depuis 2010, le nombre d’adolescents n’ayant jamais fumé augmente. Ils étaient 78% à n’avoir jamais touché une cigarette, selon les derniers chiffres disponibles datant de 2018.

Mieux cibler les actions de prévention

La même étude rapporte aussi qu’à l’âge de 14 ans, 20% des jeunes sont déjà fumeurs. Cette proportion augmente de manière significative entre 16 et 17 ans, à la fin de l’adolescence. Selon une autre enquête européenne (European Health Inquiry Survey), la proportion de la population qui fume diminue significativement à partir de 65 ans.

Toutes ces informations constituent des indicateurs précieux pour les autorités, qui peuvent mieux cibler l’âge à partir duquel les actions de prévention doivent être initiées, notamment auprès des jeunes. Mener des actions de sensibilisation ciblées auprès des adolescents pour les dissuader de fumer, c’est aussi une revendication de la Fondation Cancer, pour qui il est urgent d’agir, «afin d’éviter une catastrophe sanitaire» dans les années à venir.

Source: WortLu


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