La Bulgarie incite les cultivateurs de tabac à changer de production

La Bulgarie incite les cultivateurs de tabac à changer de production

Les autorités bulgares ont accordé 36 millions d’euros aux agriculteurs acceptant de passer de la culture du tabac à celle d’une production destinée à l’alimentation. Cette transition agricole constitue aussi l’axe de la prochaine Journée mondiale sans tabac, le 31 mai.

Bien que la Bulgarie soit fortement soumise aux pressions de l’industrie du tabac et qu’elle connaisse une des plus fortes prévalences tabagiques d’Europe[1], les autorités de ce pays ont compris que la culture du tabac est moins rentable que d’autres cultures. Cet engagement découle aussi de l’article 17 de la Convention cadre pour la lutte anti-tabac (CCLAT), ratifiée en 2005 par la Bulgarie.

C’est en ce sens que, depuis 2015, les autorités bulgares encouragent par des incitations financières les cultivateurs de tabac à enclencher une transition vers des cultures vivrières. Un argument qui devient d’autant plus crucial en ces temps d’inflation généralisée et de tensions sur les denrées alimentaires en Europe.

La culture du tabac, vorace en ressources et peu rentable

Cette année, ce sont 70,5 millions de levs (36 millions d’euros) d’aides qui sont accordés aux cultivateurs de tabac accomplissant cette transition[2]. Pour être éligibles, les agriculteurs doivent cependant avoir produit du tabac durant au moins une année au cours de la période de référence (2007-2009). Le montant des aides est calculé en fonction des volumes de tabac vendus et des variétés cultivées.

Exposant à la maladie du tabac vert, très exigeante en main d’œuvre, en ressources naturelles (eau, terres, bois) et en entrants chimiques, la culture du tabac n’est que peu rentable en comparaison d’autres types de cultures, notamment vivrières. Tel est le message porté cette année par l’Organisation Mondiale de la Santé pour la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai prochain, sous le slogan « We need food, not tobacco ». La culture du tabac s’est ainsi progressivement déportée vers des pays à revenu faible ou moyen de l’hémisphère Sud ou d’Europe de l’Est, où les coûts de main d’œuvre sont nettement moins élevés. Déçus par les promesses de performance économique annoncées par l’industrie du tabac, certains de ces pays, comme le Bangladesh et le Malawi, ont déjà décidé de s’extraire progressivement de la culture du tabac. Les aides et les incitations financières sont les leviers habituellement privilégiés pour conduire ces politiques.

Source: Génération Sans Tabac


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