L’Afrique doit s’efforcer de maintenir à un bas niveau son taux de ventes actuelles et prévisionnelles des nouveaux produits du tabac.
éclaration de Léonce SESSOU, Secrétaire Exécutif de l’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA) sur la publication du rapport de l’OMS sur l’épidémie mondiale de tabagisme 2021.
Lomé le 11 Août 2021
Publié le 27 juillet 2021, le Rapport de l’OMS sur l’épidémie mondiale de tabagisme 2021, rappelle fermement que les systèmes électroniques d’administration de nicotine (ENDS) créent une dépendance et ne sont pas sans danger. Il recommande en outre que les ENDS soient strictement réglementés pour une protection maximale de la santé publique.
Ce rappel est opportun, à l’heure où les multinationales du tabac ont soigneusement élaboré des messages qui présentent de manière trompeuse les produits du tabac issus des nouvelles technologies, y compris les systèmes électroniques d’administration de nicotine, comme des “alternatives plus sûres” aux cigarettes classiques.
Bien que de nombreux effets à long terme de l’utilisation des ENDS sur la santé soient encore inconnus, de plus en plus de preuves démontrent que ces produits ne sont pas sans danger. Le rapport récemment publié souligne ce fait et indique que, malheureusement, les utilisateurs les perçoivent comme étant nettement “moins nocifs” que les produits du tabac, en particulier les cigarettes.
Cela démontre une fois de plus l’impact des tactiques malveillantes utilisées par les multinationales du tabac pour attirer le plus grand nombre de personnes possible vers ses produits. Malheureusement, en Afrique, les enfants et les adolescents sont parmi les premières cibles de ce marketing trompeur. Le rapport note que les enfants et les adolescents qui utilisent les ENDS peuvent doubler leurs risques de fumer des cigarettes car il existe environ 16 000 arômes uniques disponibles sur certains marchés, dont beaucoup attirent les enfants.
Le rapport met aussi en évidence des études récentes qui révèlent que les ENDS ont des effets négatifs aigus sur la santé cardiovasculaire, notamment sur la fréquence cardiaque et la pression artérielle. Il a également été démontré que l’utilisation quotidienne des ENDS est associée à un risque accru d’infarctus du myocarde, comme l’indique le rapport. Plusieurs autres conséquences des ENDS sur la santé, telles que des effets négatifs mesurables sur la santé des organes et des cellules chez l’homme, chez l’animal et in vitro, et d’autres pathologies comme l’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive ont été soulignées.
L’Afrique a toujours le plus faible taux de ventes actuelles et prévisionnelles de produits ENDS. Si cela peut sembler être une bonne nouvelle, cela souligne la nécessité d’une vigilance absolue et d’un travail acharné pour maintenir le statu quo, car des niveaux aussi bas signifient un marché ouvert et inexploité pour l’industrie du tabac.
Dans la région Afro de l’OMS, seuls quatre pays (l’Éthiopie, la Gambie, l’île Maurice et l’Ouganda) disposent d’une forme de réglementation sur les ENDS. Comme le souligne le rapport, les compagnies de tabac et d’ENDS utilisent des caractéristiques de conception qui augmentent l’attrait des produits, en particulier pour les jeunes utilisateurs.
Nos efforts de lutte antitabac doivent donc rester axés sur la réduction du tabagisme et l’élimination progressive des distractions créées par l’industrie du tabac. Il faut intensifier les campagnes percutantes de sensibilisation, dont le rapport souligne l’efficacité et l’importance pour la lutte. Pour exploiter au maximum les ressources et avoir plus de chances de réussir, les médias doivent être associés aux efforts conjugués du gouvernement et de la société civile pour faire face à tous les cas d’ingérence de l’industrie du tabac.
Ensemble, le succès est assuré.
Contact média : AYONG I. CALEB
Email : ayong@atca-africa.org
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L’Alliance pour Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA) est un réseau panafricain d’organisations de la société civile à but non lucratif et apolitique dont le siège est à Lomé, au Togo. Avec des membres dans 39 pays, l’ACTA se consacre à la promotion de la santé publique et la prévention de l’épidémie du tabagisme sur le continent.