25Oct
Au total, sept indicateurs sont utilisés par l’indice pour mesurer le degré d’ingérence de l’industrie du tabac. Il s’agit de la participation de l’industrie du tabac à l’élaboration des politiques, les initiatives de l’industrie du tabac en matière de la responsabilité sociale des entreprises, les avantages accordés à l’industrie du tabac, les interactions inutiles avec l’industrie du tabac, la transparence dans les relations avec l’industrie du tabac, les conflits d’intérêts de l’industrie du tabac et les mesures préventives prises par les gouvernements pour protéger leurs politiques de santé publique de l’ingérence de l’industrie du tabac.
Ces renseignements sont donnés par le Dr Arti Singh. Elle est l’auteure principale du rapport sur l’ingérence de l’industrie du tabac.
En effet, un nouvel indice pour mesurer comment les gouvernements répondent à l’ingérence de l’industrie du tabac et protègent leurs politiques de santé publique des intérêts commerciaux et particuliers de l’industrie, comme l’exige l’article 5.3 de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac (CCLAT de l’OMS) est lancé aujourd’hui, lors d’un événement virtuel.
La rencontre a vu la participation de défenseurs de la lutte antitabac, de représentants de gouvernements, des médias et des parties prenantes. Le rapport est produit par l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA) en collaboration avec le Centre africain de surveillance de l’industrie du tabac et de recherche sur les politiques et le Centre mondial pour la bonne gouvernance dans le contrôle du tabac (GGTC).
Zambie, Tanzanie et Cameroun, les pays les plus touchés
Selon le rapport, la Zambie, la Tanzanie et le Cameroun sont les pays où les ingérences de l’industrie du tabac sont les plus importantes. Le Cameroun enregistre les pires résultats, tandis que l’Ouganda, l’Éthiopie et le Botswana sont les pays où les ingérences de l’industrie du tabac sont les plus faibles, alors que le Botswana est l’État avec la meilleure performance.
Judith Chekumo, Secrétaire exécutive de la Coalition camerounaise contre le tabac, a noté que la faible performance du Cameroun dans l’indice peut être expliquée par l’absence d’une loi antitabac, malgré les efforts pour l’adoption d’une telle loi depuis 2012. Elle a noté quelques petits progrès réalisés par le pays, notamment l’adoption d’avertissements sanitaires illustrés, une mesure qui a été partiellement mise en œuvre au cours de la première série d’images et qui n’a jamais progressé en raison des délais accordés à l’industrie du tabac par le gouvernement.
De son côté, Djibril Wele, Secrétaire exécutif de la Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB) a fait remarquer que l’accès à l’information est leur plus grand revers au Sénégal, la plupart des fonctionnaires n’ayant aucune connaissance de l’ingérence de l’industrie du tabac. Il a également indiqué que le Sénégal ne semble pas avoir une forte volonté politique de faire progresser la lutte antitabac, car plusieurs politiques prévues par la loi ne sont pas mises en œuvre.
La Pr. Bontle Mbongwe, Directrice exécutive du Réseau antitabac au Botswana, a indiqué que la loi antitabac de son pays comporte une disposition protégeant contre l’ingérence de l’industrie du tabac. Adoptée en 2021, cette loi a grandement contribué à la bonne performance du Botswana.
Dans la même dynamique, le Pr. Olalekan Ayo-Yusuf, Directeur de l’ATIM, a exhorté les parties prenantes à rester concentrées sur des points essentiels tels que la capacité de mener des recherches et l’utilisation des résultats de ces recherches pour un plaidoyer efficace en faveur de la lutte antitabac.
Par ailleurs, le Dr Mary Assunta, auteur principal de l’Indice mondial d’ingérence de l’industrie du tabac, a déclaré que l’indice africain mettait en évidence la manière dont les principaux cigarettiers du monde font passer leur agenda égoïste en Afrique, plutôt que de soutenir la santé publique.
Dans son discours de clôture, Léonce Sessou, Secrétaire exécutif de l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA) a appelé les acteurs de la lutte antitabac à utiliser l’indice pour renforcer le plaidoyer en faveur de la lutte antitabac dans leurs pays respectifs.
Source: Seneweb