Le tabagisme plus meurtrier que tout
Selon le professeur Diagne, le tabagisme “s’est révélé même plus mortel que la pandémie de la COVID-19 qui, à ce jour, a provoqué la mort de 5,89 millions de personnes à travers le monde”.
Le tabagisme, en plus de se révéler ’’plus meurtrier’’ que le Covid-19, par exemple, met à nu les inégalités sociales entre les pays développés et ceux en développement et même à l’intérieur de ces derniers, a soutenu, mardi, le directeur du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), le professeur Abdoulaye Diagne.
“Aucun fléau, y compris la COVID-19, n’a fait, à ce jour, autant de morts par an que le tabac”, a-t-il relevé à l’ouverture d’un atelier national de renforcement de capacités en faveur d’une application effective des directives de la CEDEAO et de l’UEMOA portant harmonisation du droit d’accise sur les produits du tabac dans les Etats-membres concernés.
Cette rencontre de deux jours (22-23 février) se tient à Saly-Portudal (Mbour), en vue de créer une synergie d’actions pour renforcer, auprès des acteurs étatiques, des représentants des cellules de l’UEMOA et de la CEDEAO, ainsi que de la société civile, le plaidoyer pour l’application desdites directives.
Selon le professeur Diagne, le tabagisme “s’est révélé même plus mortel que la pandémie de la COVID-19 qui, à ce jour, a provoqué la mort de 5,89 millions de personnes à travers le monde”.
“Progressant à bas bruit, le tabagisme touche un nombre croissant de personnes dans le monde”, a signalé le chercheur, citant des statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) selon lesquelles chaque année, plus de huit millions de personnes meurent du tabac dans le monde dont 460.000 en Afrique.
S’y ajoute que le tabagisme “met à nu les inégalités économiques et sociales entre les pays et, à l’intérieur des pays, entre les différents groupes socioéconomiques”, note-t-il.
“Dans les pays en développement, les groupes socioéconomiques les moins favorisés consacrent au tabac une part plus importante de leurs budgets de consommation que les groupes non pauvres, et de ce fait, ils s’exposent plus aux maladies non transmissibles”, a-t-il analysé.
Ces groupes connaissent de cette manière “une baisse de productivité, finalement ont une durée de vie plus courte”, a souligné le directeur du Consortium pour la recherche économique et sociale.
Eu égard à son coût en vies humaines, le tabagisme doit être en tête de l’agenda de la lutte contre les fléaux sanitaires, particulièrement les pays africains, a-t-il préconisé.
Aussi, “face à ces dégâts humains et économiques considérables, la communauté internationale, les pays ouest-africains notamment, n’ont d’autre choix que de combattre résolument ce fléau”, a indiqué Diagne.
Il a rappelé que le tabagisme est un facteur de risque majeur pour les maladies cardio-vasculaires comme l’hypertension, l’insuffisance coronarienne, l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
De même, la consommation du tabac est également “le plus grand facteur de risque de cancer”, dont les plus fréquents sont ceux du poumon, de la vessie, des reins, du larynx, de la bouche, du pancréas et de l’estomac, a-t-il insisté.
Source: Seneplus