Le taux de tabagisme au Royaume-Uni historiquement bas

Le taux de tabagisme au Royaume-Uni historiquement bas

Les nouveaux chiffres de l’Office national des statistiques (ONS)[1] montrent que le taux de tabagisme est tombé à 13,3 % au Royaume-Uni en 2021 et à 13 % en Angleterre. Il s’agit d’une baisse par rapport aux résultats de 2020 avec des prévalences de 14% au Royaume-Uni et 13,8 % en Angleterre. L’ONS estime qu’il y a actuellement 6,6 millions de fumeurs au Royaume-Uni. Malgré cette baisse continue, le gouvernement ne devrait pas atteindre son objectif de parvenir à une génération sans tabac d’ici 2030.

Parmi les pays composant le Royaume Uni, la plus forte proportion de fumeurs en 2021 était en Écosse (14,8%) et la plus faible en Angleterre (13%) ; le Pays de Galles et l’Irlande du Nord ayant respectivement 14,1% et 13,8% de fumeurs.

Retard dans l’objectif d’une génération sans tabac d’ici 2030

Le Royaume-Uni arrive en première position, aux côtés de l’Irlande sur le Tobacco Control Scale[2] (TCS) qui évalue les dispositions adoptées par les pays européens pour lutter contre le tabagisme. Si le pays s’en sort bien selon le TCS, des efforts supplémentaires sont indispensable pour parvenir à l’objectif fixé de génération sans tabac. Une analyse indépendante du gouvernement sur la politique en matière de tabac[3], ayant fait l’objet d’un rapport, soulignait que si le gouvernement n’intensifie pas sa lutte contre le tabagisme, il n’atteindra pas son objectif d’une génération sans tabac d’ici 2030, notamment auprès des catégories sociales plus précaires.  Comme en France, le tabagisme est en Angleterre un marqueur social, et participe à creuser les inégalités sanitaires au sein de la population. La prévalence tabagique varie fortement en fonction des régions : les habitants des villes plus populaires comme Manchester ont des niveaux de consommation relativement élevés (20,8%), tandis que des villes plus aisées comme Wokingham ou Richmond upon Thames enregistrent des prévalences tabagiques beaucoup plus faibles de leur population (respectivement 5,5% et 6%). De même, les personnes sans diplôme étaient plus susceptibles d’être consommatrices de tabac (28,2 %) que celles diplômées (6,6 %) en 2021[4].

Le rapport gouvernemental préconise d’investir davantage dans la lutte contre le tabagisme avec 125 millions de livres sterling supplémentaires par an, soit 145 millions d’euros environ. En particulier, cet investissement devrait pour partie être consacré à une amélioration de la prise en charge et de l’accompagnement des fumeurs dans leur sevrage tabagique.

Hausse importante de la consommation de produits du vapotage

La diminution du nombre de fumeurs pourrait être due en partie au fait que davantage de personnes se tournent vers les cigarettes électroniques, a déclaré James Tucker, responsable des données et de l’analyse au sein de la direction des soins sociaux et de la santé à l’ONS.

Sur la base des données recueillies en août et septembre 2021 dans le cadre de l’enquête OPN (Opinions and Lifestyle Survey), réalisée auprès des 16 ans et plus, 7,7 % des personnes interrogées au Royaume-Uni en 2021, ont déclaré consommer quotidiennement ou occasionnellement des cigarettes électroniques. Ceci équivaut à environ 4 millions d’adultes dans la population ; il s’agit d’une augmentation par rapport aux données de 2020, où 6,4 % des personnes avaient déclaré utiliser une cigarette électronique quotidiennement ou occasionnellement. La proportion de vapoteurs était la plus élevée parmi les fumeurs actuels de cigarettes (25,3 %) et les ex-fumeurs de cigarettes (15,0 %). 1,5 % des personnes n’ayant jamais fumé ont déclaré qu’elles vapotaient actuellement.

Cette prévalence élevée de vapotage se retrouve également chez les collégiens britanniques. Selon le rapport 2021 Smoking, Drinking and Drug Use Among Young People in England, 9 % des jeunes de 11 à 15 ans utilisent actuellement des cigarettes électroniques contre 6% en 2018. Selon cette même étude, les raisons les plus fréquemment invoquées par les élèves pour expliquer pourquoi ils pensent que les jeunes de leur âge fument/vapotent sont les suivantes : « pour avoir l’air cool devant les amis » (81%), parce qu’ils sont « accros à la cigarette » (73%) et « leurs amis les poussent à fumer » (72%)[5].

Source: Génération Sans Tabac


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