USA: Les licenciements massifs au sein de la FDA suscitent des inquiétudes en matière de santé publique

BY: Matthew Chapman, Jason McLureand, María Pérez, Mass firings

L’administration Trump a procédé à des licenciements massifs au sein de la Food and Drug Administration (FDA), notamment au sein du Center for Tobacco Products (CTP), une mesure d’envergure qui a fait des vagues dans les agences fédérales de santé. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large visant à rationaliser les opérations gouvernementales en ciblant les employés en période d’essai jugés non essentiels.

Ces réductions d’effectifs interviennent alors que la FDA est engagée dans une « lutte épique » avec l’industrie du tabac au sujet des règles régissant les nouveaux produits à base de tabac et de nicotine. Le Centre de l’agence publique a essuyé des critiques de la au sujet de ses réglementations, notamment pour son retard dans l’examen des produits du tabac et de la nicotine et a fait l’objet de poursuites judiciaires de la part d’entreprises qui contestaient ses décisions.

Des licenciements d’ampleur dans les administrations fédérales

Le CTP, qui supervise la réglementation des produits du tabac, des produits de vapotage et d’autres dispositifs d’administration de la nicotine, a licencié une centaine d’employés en période d’essai le 15 février. Officiellement, les licenciements ont été justifiés par de mauvaises performances, mais plusieurs employés concernés avaient reçu des évaluations positives au cours des derniers mois. Cette décision a fait naître le soupçon que les licenciements étaient moins motivés par les performances individuelles que par une volonté d’affaiblir l’organisme de réglementation. Le Center for Tobacco Products est financé par des « droits d’utilisation » payés trimestriellement par les fabricants et les importateurs de tabac, en fonction de leur part de marché et non pas par les contribuables. Les critiques font ainsi valoir que le licenciement de ces employés ne réduit pas les dépenses publiques, mais entrave plutôt la capacité de l’agence à réglementer l’industrie du tabac.

Outre le CTP, les licenciements ont touché plusieurs autres départements de la FDA, notamment la sécurité alimentaire et les dispositifs médicaux. Au total, environ 700 employés ont été licenciés, dont environ 220 issus du centre des dispositifs médicaux. La restructuration a suscité de vives critiques de la part des dirigeants du secteur, qui mettent en garde contre les retards potentiels dans l’approbation des nouveaux produits et s’inquiètent de la sécurité des innovations médicales.

La décision de licencier du personnel intervient à un moment où la FDA fait déjà l’objet d’un examen minutieux pour sa gestion des épidémies de maladies d’origine alimentaire et sa lenteur à réagir aux défaillances des dispositifs médicaux. Jim Jones, chef de la division alimentaire de la FDA, a démissionné en signe de protestation après le licenciement de 89 employés chargés de la sécurité alimentaire, qualifiant cette décision d’« aveugle » et de menace pour la santé publique. « La FDA joue un rôle crucial en assurant la sécurité de notre approvisionnement alimentaire, en veillant à ce que les médicaments soient correctement contrôlés et en empêchant les produits du tabac nocifs d’arriver sur le marché », a déclaré M. Jones dans sa lettre de démission. « Ces licenciements compromettent cette mission ».

L’examen des produits du tabac et de la nicotine fortement compromis

Les experts en santé publique craignent que ces licenciements ne ralentissent encore le processus d’examen des nouveaux produits du tabac, y compris les produits du vapotage aromatisés, par la FDA. Les politiques attentistes menées par les administrations précédentes ont souvent été critiquées pour avoir permis l’arrivée sur le marché d’un flot de produits de vapotage non réglementés. Les licenciements intervenus pourraient entraîner des conséquences similaires.

« Le Centre des produits du tabac de la FDA est la seule agence qui s’interpose entre l’industrie du tabac et une nouvelle génération d’accros à la nicotine », a déclaré Matthew Myers, ancien président de Campaign for Tobacco-Free Kids. « Ces licenciements montrent clairement que l’administration donne la priorité à la déréglementation plutôt qu’à la santé publique ». Les défenseurs de la santé publique préviennent que les conséquences de ces licenciements pourraient se faire sentir pendant des années, ce qui risquerait de réduire à néant les progrès durement acquis dans la lutte contre le tabagisme et la consommation de produits du vapotage et autres produits à la nicotine aux États-Unis.

Une situation inédite qui compromet dangereusement la santé publique

Ces licenciements ont incité les législateurs, en particulier les démocrates de la Chambre des représentants, à demander des explications au ministère de la santé et des services sociaux (HHS). Dans une lettre adressée au secrétaire du HHS, Robert F. Kennedy Jr, les représentants démocrates ont exprimé leur inquiétude quant au fait que ces licenciements pourraient compromettre les efforts en matière de santé publique, en particulier à un moment où des agences telles que les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et les Instituts nationaux de la santé (NIH) doivent également faire face à des réductions de personnels.

Les licenciements ont également donné lieu à des recours en justice. Un juge fédéral de San Francisco a récemment statué que les licenciements massifs d’employés fédéraux en période d’essai étaient illégaux, ce qui augmente la probabilité qu’au moins une partie du personnel licencié soit réintégrée. Cette décision a rendu encore plus complexes les efforts déployés par l’administration pour remodeler les agences fédérales de santé.

SOURCE: génération sans tabac


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