Philip Morris, Tabac, Santé : Vertu sur ordonnance

« J’ai du bon tabac, tu n’en n’auras pas ». On n’en est pas là chez Philip Morris, mais les actionnaires amateurs de volutes cotées devront s’y faire, le patron Jacek Olczak s’est converti à un parcours santé destiné à rendre le chiffre d’affaires moins dépendant des cigarettes.

Ce serait une avancée thérapeutique en soi, ce qui explique peut-être pourquoi sa cible Vectura s’est résolue à se vendre au plus offrant, malgré les possibles préventions éthiques. Le géant américain dont les marques sont commercialisées hors des Etats-Unis vient, il est vrai, de remonter son offre de 10 %, une rallonge de 21 % sur le prix offert par le poids lourd du capital investissement Carlyle.

Takeover Panel

La City cote même l’action 26 % au dessus, à la veille de la procédure d’enchères prescrite par le Takeover Panel, soit 45 % de plus qu’avant l’entrée en lice des deux prétendants, et plus très loin du plus haut de début 2016.

Plus encore que les têtes financières, ce « deal » à un milliard de livres stimulera les cerveaux stratégiques.

Nullement complexé par la stigmatisation du tabac qui tue ou de la cigarette qui fume, Philip Morris sort en effet une bonne prise de valorisation (plus de 5 fois les ventes estimées) de sa tabatière pour un laboratoire expert en inhalation mais en train de changer de modèle d’affaires.

Cet hommage du vice à la vertu intervient alors que les « sin stocks » conservent des supporters pour leur rendement défensif. Mais la performance dividendes réinvestis de Philip Morris est bien inférieure à celle de l’indice américain depuis sa cotation en 2008.

Et elle est en retard sur celle de Swedish Match depuis la pandémie, le concurrent jugé le plus innovant.

Source: Les Echos


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