Hong Kong : nouvelles mesures en vue de devenir « Hong Kong sans tabac »

Le gouvernement hongkongais devrait présenter d’ici fin avril 2025 un projet de loi contenant « 10 mesures pour réduire le tabagisme », envisageant par exemple d’interdire les produits du tabac aromatisés en 2026, à l’exception dans un premier temps des produits mentholés. Les autorités proposeront également des extensions des interdictions de fumer et de vapoter en public, ainsi que des renforcements des modalités de lutte contre le commerce illicite.

Espaces sans tabac et interdiction des produits du tabac aromatisés

Le Bureau de la santé prévoit de soumettre au Conseil législatif, d’ici fin avril 2025, un projet d’amendement à la législation actuelle prévoyant des sanctions plus lourdes pour les ventes illégales de tabac et l’extension des lieux sans tabac, certaines mesures entrant en vigueur dès le second semestre de cette année. Ce projet inclura notamment des propositions pour interdire de fumer à moins de trois mètres des entrées et sorties de lieux tels que les garderies, écoles, maisons de retraite et hôpitaux, ainsi que dans les files d’attente de certains lieux comme les arrêts de transports publics, les stades et les centres civiques.

Parmi les autres mesures proposées, le gouvernement envisage d’interdire la consommation de cartouches pour les cigarettes électroniques et les heets de recharge pour le tabac chauffé, déjà interdits à l’import, la fabrication et la vente depuis 2022, dans les lieux publics à partir du deuxième trimestre 2026. Il est également prévu d’élargir cette interdiction aux lieux non publics, en fonction des résultats de la première phase.

Le gouvernement prévoit également une interdiction progressive de la vente de tabac aromatisé, à commencer par les saveurs fruitées. Cette phase sera suivie d’une interdiction des produits mentholés, bien que le calendrier exact de cette étape n’ait pas été fixé. Le gouvernement, dans son objectif de « Hong Kong sans tabac », cherche à réduire la prévalence tabagique à 7,8 % en 2025, contre 9,1 % en 2023, bien que cela soit jugé « difficile » par les autorités elles-mêmes.

Système de marquage et lutte contre le marché illicite

L’interdiction des produits aromatisés sera en vigueur après le lancement d’un système de marquage des paquets de cigarettes, permettant de distinguer les cigarettes légales des illégales. Ce système sera déployé de manière expérimentale au milieu de l’année, avec un lancement complet prévu l’année suivante. Le marquage vise à lutter contre les cigarettes illicites et prévenir l’importation illégale de cigarettes aromatisées.

L’amende maximale pour la vente et la possession de tabac illégal pourrait par ailleurs passer de 1 million de HK$ (environ 119 000 €) à 2 millions de HK$ (environ 238 000 €), tandis que les peines de prison pour les contrevenants pourraient être allongées, passant de deux à sept ans.

De plus, le gouvernement envisage d’imposer de nouvelles sanctions aux voyageurs qui introduiraient plus de 19 paquets de cigarettes détaxés dans le territoire pour leur propre usage. L’amende passerait ainsi de 2 000 HK$ (environ 238 €) à 5 000 HK$ (environ 595 €). Les personnes prises en train de violer cette règle se verraient également infliger des pénalités correspondant à cinq fois le montant de la taxe non payée sur les produits du tabac.

Ces restrictions mettent Hong Kong à part par rapport au reste de la Chine, où le tabagisme demeure massif et les politiques publiques sont restreintes et souvent peu appliquées. Le poids du premier fabricant au monde de cigarettes, la China National Tobacco Corporationpeut expliquer dans une large mesure cette situation. Mais ces mesures ne font pas craindre pour autant de répercussions négatives sérieuses sur le tourisme hongkongais. En effet, les interdictions de fumer des produits du tabac chauffé et du vapotage mises en place par Singapour et la Thaïlande n’ont pas nui au tourisme et le reste de la Chine consomme essentiellement du tabac classique.

 

Source: Génération sans tabac


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