Lutte antitabac en France : des mesures particulièrement coûts-efficaces

Lutte antitabac en France : des mesures particulièrement coûts-efficaces

Un rapport de l’OCDE s’est penché sur le retour sur investissement des actions de lutte antitabac en France et conclut à un rendement moyen de quatre euros épargnés pour un euro investi. Parmi les actions engagées, le Mois sans tabac se distingue avec un rendement de sept euros par euro investi.

A l’approche de la publication du prochain Programme national de lutte contre le tabac (PNLT), un rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) vient démontrer que les actions engagées dans ce cadre sont coûts-efficaces, c’est-à-dire qu’elles permettent d’économiser davantage que ce qui est investi.

Ce rapport de l’OCDE, financé par Santé publique France et s’appuyant sur les études publiées par cette agence, évalue l’impact sanitaire et économique des actions du programme national de lutte contre le tabac mises en place entre 2016 et 2020[1]. Parmi les mesures déployées durant cette période, on compte l’apparition du Mois sans tabac (2016), l’instauration du paquet neutre (2017), trois hausses importantes du prix du tabac (+41 % de 2017 à 2020) et l’extension du remboursement des substituts nicotiniques (2019).

Des gains en années de vie, en dépenses de santé et en productivité

Pour produire leur évaluation, les auteurs ont utilisé le modèle de microsimulation de l’OCDE pour la planification stratégique de la santé publique pour les maladies non transmissibles (SPHeP-NCD). Cette modélisation permet de calculer des indicateurs de santé et a estimé que les mesures du PNLT éviteraient l’apparition de 4 millions de maladies et de gagner 644 000 années de vie entre 2023 et 2050. En termes de répercussions économiques, ce sont chaque année 578 millions d’euros de dépenses de santé qui seraient évités et 19 800 équivalents temps plein (ETP) – soit 715 millions d’euros – qui seraient gagnés.

Le coût des mesures de lutte contre le tabagisme ayant été estimé annuellement à 148 millions d’euros, l’ensemble des investissements réalisés affiche un bon rendement, puisque chaque euro investi permet d’en économiser quatre. Le retour sur investissement s’avère encore plus rentable pour l’opération Mois sans tabac, puisque son rendement s’établit à sept euros épargnés pour un euro investi. Le Mois sans tabac se distingue notamment en ce qu’il invite les employeurs à s’associer à l’opération pour réduire le tabagisme chez les salariés. Les résultats des éditions 2020 et 2021 du Mois sans tabac affichent cependant un recul global de la participation.

Au final, les actions de lutte contre le tabagisme se présentent comme un investissement à bon taux de rendement, qui permettent d’augmenter la qualité de vie de la population en réduisant les maladies chroniques.

Lancement d’une plateforme antitabac sur l’article 12 de la CCLAT

La publication de ce rapport offre également à Santé publique France une occasion de communiquer sur la prochaine plateforme de connaissances bilingue (français-anglais), portant sur l’article 12 de la Convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT)[2]. L’article 12 de la CCLAT prévoit de diffuser des connaissances sur le tabagisme en recourant à l’éducation, à la communication, à la formation et à la sensibilisation du public.

Source: Génération Sans Tabac


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