BY: Comité national contre le tabagisme

Une nouvelle étude menée par Landman Economics pour le compte d’Action on Smoking and Health, et partiellement financée par le consortium de recherche SPECTRUM, révèle un avantage économique supplémentaire pour le Royaume-Uni en créant un pays sans tabac, soutenant ainsi la mission de croissance du gouvernement. L’étude met en avant que réduire la consommation de tabac présente des avantages économiques significatifs, non seulement en diminuant les coûts pour les systèmes de santé, mais aussi en augmentant la productivité et les recettes fiscales grâce à un meilleur état de santé de la population et enfin en réaffectant un pouvoir d’achat libéré vers des biens et services générateurs d’activité économique. Le Royaume-Uni, où 11,9 % des adultes fument, vise une « génération sans tabac » d’ici 2030, c’est-à-dire une prévalence tabagique de la population globale de moins de 5 %.

L’impact économique d’un pays sans tabac

À la veille du vote des députés sur l’interdiction générationnelle de vente du tabac, l’étude, utilisant des modèles d’input-output standard et des données récentes sur les coûts du tabagisme et les habitudes de consommation, montre que l’orientation des consommateurs vers l’achat de biens et services autres que le tabac pourrait créer des dizaines de milliers de nouveaux emplois au Royaume-Uni. Si l’ambition du gouvernement de rendre le pays sans tabac était réalisée, 135 000 nouveaux emplois équivalents temps plein dans l’économie britannique seraient susceptibles d’être créés, pour une valeur estimée de près de 10 milliards de livres sterling (environ 12 milliards d’euros). En comparaison, l’estimation la plus récente de l’industrie du tabac en 2017 faisait état de seulement 5 000 emplois au Royaume-Uni liés au tabac.

Hazel Cheeseman, directrice générale d’Action on Smoking and Health, a souligné l’importance de ce vote historique : « Demain, les députés feront un pas historique lorsqu’ils voteront en faveur du Tobacco and Vapes Bill, et ils devraient le faire en connaissance des nombreux avantages qu’il apportera aux générations futures. L’interdiction progressive de la vente de tabac libérera du potentiel pour la prochaine génération, non seulement en les maintenant en bonne santé, mais aussi en garantissant plus d’emplois et une économie plus saine. » Le ministre de la Santé publique, Ashley Dalton, a précisé que le tabagisme coûte au pays plus de 21 milliards de livres (environ 25 milliards d’euros) par an, dont 18 milliards de livres (environ 21 milliards d’euros) en perte de productivité.

Cette forte augmentation du nombre d’emplois est expliquée par le fait que la plupart des produits et services achetés génèrent des emplois dans l’économie à travers la production, la fabrication ou la fourniture de services. En ce qui concerne l’activité liée au tabac, elle génère très peu d’emplois. En revanche, le pouvoir d’achat libéré par l’absence d’achats de produits du tabac se porte tout particulièrement vers des biens et services créateurs d’emplois et donc susceptibles de soutenir l’activité économique.

Dans le cadre de l’analyse, les chercheurs ont évalué l’impact probable à travers le pays, en estimant l’ampleur du bonus d’emplois dans les différentes régions à mesure que les taux de tabagisme diminuent. Si la vente de tabac était éliminée, des millions de livres seraient réinvestis dans les économies locales, stimulant ainsi la croissance et la création d’emplois dans toute la Grande-Bretagne.

Des réactions enthousiastes des économistes

Howard Reed, l’économiste en charge de l’analyse, a déclaré que « Peu de gens considèrent que la réduction du tabagisme aura un impact direct sur la stratégie de croissance du pays, mais il est clair que cette analyse montre que réduire la consommation de tabac peut avoir des avantages majeurs pour la société au-delà de l’amélioration de la santé. De plus, déplacer les dépenses loin du tabac peut avoir un impact très rapide sur la création d’emplois, tandis que certains des avantages pour la santé peuvent prendre de nombreuses années à se manifester. »

Le Dr Rob Branston, économiste et professeur associé à l’Université de Bath, a ajouté : « Le tabac est un mauvais choix pour l’économie britannique de bien des façons, qu’il s’agisse du drain sur les finances publiques à travers les maladies excédentaires qu’il cause, ou des dommages qu’il cause à la productivité en rendant les gens trop malades pour travailler. Mais il nuit aussi aux emplois britanniques, car dépenser pour presque tout autre chose est meilleur pour la santé de notre économie. Réduire le tabagisme, comme le prévoit le gouvernement, est un double gain – bon pour la santé et bon pour la croissance. »

SOURCE: génération sans tabac