« Le tabac : une menace pour notre environnement »

« Le tabac : une menace pour notre environnement »

C’est le thème retenu le 31 mai 2011 par l’Organisation mondiale de la santé, à l’occasion de la célébration de « la journée mondiale sans tabac ». L’objectif est de mettre en évidence l’impact environnemental de l’ensemble du cycle du tabac, depuis la culture, la production et la distribution, jusqu’aux déchets toxiques qu’il génère.   Étant donné que […]

C’est le thème retenu le 31 mai 2011 par l’Organisation mondiale de la santé, à l’occasion de la célébration de « la journée mondiale sans tabac ». L’objectif est de mettre en évidence l’impact environnemental de l’ensemble du cycle du tabac, depuis la culture, la production et la distribution, jusqu’aux déchets toxiques qu’il génère.

Étant donné que 44 des 47 pays de la Région africaine de l’OMS ont ratifié la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, qui les engage à adopter des mesures efficaces et reposant sur des bases factuelles pour réduire la consommation de tabac, la nécessité d’atténuer les dommages environnementaux causés par le tabac a amené l’OMS redoubler ses efforts visant à lutter contrer la menace globale.

Les impacts environnementaux liés à la culture du tabac se manifestent notamment par l’utilisation excessive de l’eau, qui est une ressource rare sur la majeure partie du continent, par la déforestation à grande échelle et par la contamination de l’air et de l’eau.

Les terres utilisées pour la culture du tabac pourraient également être exploitées de manière beaucoup plus judicieuse, notamment dans les pays en proie à l’insécurité alimentaire. Pour contrer cette menace, l’OMS s’est associée à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et au Gouvernement du Kenya pour mettre en place le projet intitulé « Tobacco-Free Farms » (Fermes sans tabac).

Lancé en mars, le projet vise à aider les fermes à passer du tabac à d’autres cultures vivrières, qui contribueront à nourrir les communautés plutôt qu’à nuire à leur santé. Les agences des Nations unies et le Gouvernement du Kenya fournissent des formations, des intrants, à savoir des semences et des engrais, ainsi qu’un marché pour leur récolte grâce aux initiatives d’approvisionnement local du Programme alimentaire mondial.

Jusqu’ici, 330 agriculteurs kenyans se sont tournés vers la culture de haricots, la première récolte ayant rapporté plus de 200 tonnes métriques. Pour la deuxième saison, qui vient de commencer, plus de 1 000 autres agriculteurs sont désormais engagés dans cette culture. Ces résultats sont extrêmement encourageants dans la mesure où nous prévoyons de déployer ce programme dans d’autres pays producteurs de tabac sur le continent.

Ces données concrètes sont essentielles pour faire évoluer les mentalités des agriculteurs et des gouvernements qui croient que le tabac est une culture de rapport ayant le potentiel de générer de la croissance économique. Au Malawi par exemple, le tabac représente environ 50 % de toutes les exportations. À titre comparatif, ce chiffre est de 13 % pour le Zimbabwe, et de 6 % et 3 % respectivement pour le Mozambique et la Tanzanie.

Cependant, il est moins admis qu’il s’agit malheureusement de gains à court terme, qui sont éclipsés par les conséquences à long terme d’une insécurité alimentaire accrue, d’une dette durable pour les agriculteurs, de la maladie et de la pauvreté chez les travailleurs agricoles et des dommages environnementaux généralisés. Dans la Région africaine, le traitement des maladies liées au tabagisme représente 3,5 % du total annuel des dépenses de santé.

Bien que la production de feuilles de tabac soit en baisse à l’échelle mondiale, elle augmente dans la Région africaine de l’OMS, qui produit désormais environ 12 % des feuilles de tabac au niveau international. Près de 90 % de la culture du tabac dans la Région est concentrée dans les sous-régions de l’Est et du Sud, notamment au Zimbabwe (26 %), en Zambie (16,4 %), en République-Unie de Tanzanie (14,4 %), au Malawi (13,3 %) et au Mozambique (13 %).

La culture du tabac est également un facteur majeur de déforestation, en raison des grandes quantités de bois nécessaires au séchage. La déforestation est, en soi, l’un des principaux facteurs d’émissions de dioxyde de carbone et de changement climatique, contribuant également à la perte de biodiversité, à la dégradation des terres et à la désertification. Selon les estimations, le bois nécessaire au séchage du tabac contribue à 12 % de toute la déforestation en Afrique australe.

En outre, la culture du tabac expose les agriculteurs à plusieurs risques pour la santé, notamment la « maladie du tabac vert », qui résulte de l’absorption de nicotine par la peau lors de la manipulation de feuilles de tabac humides, ainsi que de l’exposition aux pesticides et à la poussière de tabac.

Au Gabon, la commémoration de la journée mondiale sans tabac a été marquée par une campagne de sensibilisation et de partage organisé à l’endroit des opérateurs économiques. Laquelle, est venue clôturer une série d’activités d’information et de sensibilisation organisée par le ministère gabonais de la santé au cours du mois de mai 2022.

Il a également marqué la volonté manifeste des plus hautes autorités du pays, à préserver la santé de leur population en faisant de la lutte contre le tabagisme une priorité.

« Nous pouvons dire avec satisfaction que le mois sans tabac, a tenu ses promesses, nous clôturons avec brio.  Nous avons pu sensibiliser le grand public sur les méfaits du tabac surtout auprès des fumeurs passifs », a confié la directrice générale en charge de la question de lutte contre le Tabac,

Au terme, de cette séance de sensibilisation et de partage chaque opérateur a reçu pour information et action un dossier comprenant entre autres, des autocollants ‘’ interdictions de fumer’’, des exemplaires de décrets de mai 2016 dont l’un portant sur l’interdiction de fumer du tabac dans les lieux ouverts au public en République gabonaise, et l’autre sur l’interdiction de la publicité, de la promotion du parrainage et du sponsoring du tabac et de ses produits dérivés.

Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé au Gabon, Dr Bagayoko Monzon Magaran, a relevé à ce propos que bien que, 24 pays africains aient instauré une interdiction de fumer dans les lieux publics et 35 aient instauré une interdiction de toute publicité en faveur de tabac. Il demeure néanmoins qu’un adolescent sur 10 consomme du tabac.

Source: Gabon Environnement


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