Cameroun/Marquage Sanitaire Graphique : Les Ministres Manaouda Malachie Et Mbarga Atangana Gravement Interpelés

Au cours de conférence de presse le 6 juillet 2021 à Yaoundé, de la Coalition Camerounais contre le Tabac sur le contrôle du tabac au Cameroun, organisée le 6 juillet 2021 à la Fondation Muna à Yaoundé, le ministre de la santé publique et celui du commerce ont été à nouveau invités à prendre leurs responsabilités  en faisant appliquer les textes qu’ils ont eux-mêmes adoptés dans un pays où chaque année 35000 camerounais meurent du fait de la consommation des produits du tabac. De quoi accuse-ton exactement Manaouda Malachie et Luc Magloire Mbarga Atangana ? Explications.

Conformément aux dispositions de l’article 11 de la Convention Cadre de l’OMS pour la Lutte Anti Tabac (CCLAT), le Cameroun a adopté le marquage sanitaire graphique. L’arrêté n°0001/Minsanté/Mincommerce du 03 janvier 2018, fixant les modalités de conditionnement et d’étiquetage des produits du tabac commercialisés au Cameroun est entré en vigueur le 12 juin 2019. Ce règlementaire institue  en effet l’apposition sur les emballages des produits du tabac, les images illustrant des affections liées au tabac, accompagnées des messages spécifiques, le tout couvrant 70% des faces avant et arrière des paquets de cigarettes. Après une prorogation des délais de six mois accordée par le gouvernement aux industriels, suite à la demande de ces derniers, cette règlementation est entrée en vigueur depuis le 12 juin 2019. Les images retenues pour cette phase ont été la mort lente pour la face principale et le cancer du poumon  pour la face arrière. Et conformément aux dispositions réglementaires, le Ministre de la santé publique a signé en date du 26 octobre 2020, une décision  qui fixe les images à apposer sur les emballages des produits du tabac dès le 12 juin 2021.  Il s’agit en effet de la mort lente pour la face principale et du cancer de la bouche pour la face arrière. Face à la presse mardi 6 juillet 2021 à Yaoundé, Prince Mpondo Responsable de la communication et Judith Noel Chekumo ont relevé que « depuis  le 12 juin 2021, les nouvelles images ne sont pas appliquées par les industries du tabac » et que  « l’administration  de son est silencieuse et laisse faire ». Pour la C3T, « cette situation est intolérable ». Aussi, « la Coalition Camerounais contre le Tabac demande au Minsanté et au Mincommerce de prendre leurs responsabilités e faisant appliquer les textes qu’ils ont eux-mêmes adoptés ».

La consommation des produits du tabac est une réalité au Cameroun. Selon l’enquête globale sur la consommation du tabac chez les adultes(GATS), enquête menée en 2013 par le Ministère de la santé, l’OMS et l’Institut national de la statistique, 8,9%(1 million 100.000) d’adultes sont des consommateurs actifs et réguliers des produits du tabac. L’étude renseigne également que près de 7 millions de camerounais sont exposés involontairement à la fumée du tabac dans les lieux publics.  En milieu jeunes, l’étude menée en 2014(GYTS) par les acteurs sus évoqués, indique que 10,1% des jeunes âgés de 13 à 15 ans sont des usagers réguliers de produits du tabac. Aujourd’hui ces jeunes se livrent à de nouvelles formes de consommation des stupéfiants notamment la chicha qui est devenue un effet de mode. Pourtant, il faut le savoir, une cinquantaine de bouffées de chicha sur une durée d’une heure, sont équivalentes à deux paquets de cigarettes. Face à tous ces dangers du tabagisme, qui est actuellement l’une des plus grandes menaces pour la santé mondiale, la C3T parle de la nécessité d’adopter une Loi nationale pour le contrôle du tabac. « Dans un contexte où le Cameroun a besoin d’une population valide et en bonne santé pour son émergence, il est urgent de protéger les populations des dangers du tabac. Protection qui ne peut-être optimale que par la mise sur pied d’une loi anti tabac  conforme à la Convention Cadre de l’OMS pour la Lutte Anti Tabac(CCLAT) » insiste Prince Mpondo.

Source: Yaounde Info


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