Royaume-Uni : des organisations de santé pointent l’inaction du gouvernement face au vapotage des enfants

Royaume-Uni : des organisations de santé pointent l’inaction du gouvernement face au vapotage des enfants

Le 28 juin 2023, l’organisation britannique Action on Smoking and Health (ASH)[1] a été auditionnée lors de la session d’actualité de la commission de la santé et des affaires sociales sur le vapotage. ASH enjoint la commission de demander des comptes au gouvernement pour avoir ignoré trois années durant les demandes faites par l’organisation pour une réglementation plus stricte des cigarettes électroniques.

ASH dénonce tout particulièrement l’inaction du gouvernement face aux nombreux avertissements émis ces trois dernières années concernant la hausse du vapotage chez les adolescents et ses appels en faveur d’une réglementation plus stricte des cigarettes électroniques.

La commission souhaite renforcer les dispositions en vigueur sur le vapotage

Les membres de la commission doivent examiner les options susceptibles de restreindre l’accès aux produits du vapotage. Parmi celles-ci figurent l’interdiction ou la limitation des produits attractifs notamment via leurs arômes ou leurs couleurs vives et les pratiques de marketing qui attirent les enfants et les jeunes. Une meilleure application des interdictions sur les ventes aux moins de 18 ans et des augmentations de prix sont également envisagées.

Des acteurs de la santé publique comme Deborah Arnott, directrice générale d’ASH, le Dr Helen Stewart, responsable de la protection de l’enfance au Collège royal de pédiatrie et de santé infantile et Laranya Caslin, directrice de l’Académie St George, Sleaford ont été entendues le 28 juin.  Face à ces acteurs de santé publique, des représentants de l’industrie du vapotage ont été entendus : John Dunne, directeur général de la UK Vaping Industry Association et Marcus Saxton, président de l’Independent British Vape Trade Association[2].

Un ensemble de recommandations pour protéger les plus jeunes

Le président de la commission de la santé et des affaires sociales, Steve Brine, a déclaré que si le vapotage présente des avantages pour ceux qui veulent arrêter la cigarette, la commission est particulièrement préoccupée par les pratiques commerciales de l’industrie du vapotage.

ASH exhorte ainsi le gouvernement britannique à mettre en œuvre un ensemble complet de mesures visant à réduire l’accessibilité aisée, le prix très abordable, l’attrait et la publicité en faveur des produits du vapotage notamment à destination des enfants. L’organisation rappelle qu’une réglementation plus stricte pour les produits du tabac est également essentielle pour réduire le vapotage chez les jeunes. En effet, une récente étude portant sur 35 pays européens a montré que plus les réglementations sur le tabac sont strictes, plus les taux de vapotage chez les jeunes sont faibles[3]. Par conséquent, ASH appelle également le gouvernement britannique à ne pas oublier son ambition de parvenir à une génération sans tabac d’ici 2030. Cet objectif est fortement soutenu par le public, les parlementaires et les professionnels de la santé.

 Pour ce faire, ASH a présenté au Comité ses trois principales recommandations destinées au gouvernement :

– Imposer une taxe d’accise de 5 livres sterling sur les cigarettes électroniques jetables, afin de les rendre moins abordables financièrement pour les enfants ;

– Interdire les marques qui attirent les enfants : plus de couleurs vives, de noms attrayants et de personnages de dessins animés présents sur les emballages ;

– Interdire la promotion des produits du vapotage dans les magasins : mettre les cigarettes électroniques hors de vue et hors de portée des enfants.

Une hausse importante de la consommation de vapotage chez les adolescents

Selon une récente enquête d’ASH[4], le taux de vapoteurs réguliers chez les 11-17 ans est passé de 0,6% en 2014, à 3,1% en 2022 et 3,7% en 2023, alors que la vente de cigarettes électroniques aux mineurs est illégale dans le pays. Le pourcentage de jeunes de 11 à 17 ans qui ont quant à eux essayé une cigarette électronique au moins une fois durant l’année écoulée est passé de 5,6% en 2014 à 7,7% en 2022 et 11,6% en 2023. La consommation expérimentale a donc augmenté de 50% en seulement un an.

Cette hausse de l’initiation et de la consommation s’explique essentiellement par la mise sur le marché et le développement des cigarettes électroniques jetables de type puff. Ainsi 7 jeunes vapoteurs sur 10 déclarent consommer ces produits. Le principal motif avancé par les jeunes (40% des cas) pour justifier leur consommation de cigarettes électroniques est « juste pour essayer ». L’autre raison invoquée est « pour rejoindre d’autres personnes qui les utilisent » dans 19% des cas, et enfin « j’aime les arômes » pour 14%. Le motif « j’essaie d’arrêter de fumer » vient en dernier avec 1,5% des réponses.

Sources: Génération Sans Tabac


Donate

$