L’Alliance contre le tabac veut interdire une cigarette électronique fruitée
13 % des 13-16 ans ont testé la Puff, cette petite cigarette colorée apparue en 2020. L’Alliance contre le tabac demande son interdiction immédiate.
Banane, fruits rouges, ou encore whisky et mojito… La Puff se décline sous tous les parfums. Pas étonnant qu’elle rencontre un tel succès auprès des adolescents. Débarquée en France en 2020, cette petite cigarette colorée se trouve désormais facilement dans tous les commerces. Or, une étude de l’Alliance contre le tabac (ACT), dévoilée par Le Parisien, montre que 13 % des jeunes de 13 à 16 ans ont déjà essayé la Puff. Et que 9 % en ont déjà acheté. Ce collectif d’associations demande sans attendre son interdiction.
« Alors que cette mini-cigarette jetable est interdite aux mineurs, notre enquête montre clairement que les jeunes n’ont aucun mal à se la procurer. Je peux comprendre qu’on confonde un adolescent de 17 ans et demi avec un autre de 18 ans, mais pas avec un gamin de 13 ans ! » s’indigne Loïc Josseran, président de l’ACT, auprès du Parisien. Ce professeur de santé publique le rappelle : sous ses apparences ludiques et colorées, la Puff représente bien un danger pour la santé des jeunes, et n’hésite pas à évoquer le risque d’une « épidémie pédiatrique ».
Auparavant vendue sans nicotine, elle est désormais commercialisée avec des taux « de 0,7 %, 0,9 %, voire 5 % de nicotine ». Et d’ajouter : « Non seulement ces dosages sont suffisants pour créer une forte dépendance, mais son utilisation augmente les risques de développer une inflammation des voies respiratoires. » Cela affecterait aussi « les acquisitions cognitives des plus jeunes ».
La Puff débarque au collège
De plus, l’étude de l’ACT révèle que la Puff est une porte d’accès à d’autres formes de consommation plus dangereuses : 20 % des adolescents qui ont commencé à fumer des Puffs se sont ensuite dirigés vers d’autres produits à base de tabac. Pour Loïc Josseran, « un nouveau marché est en train d’émerger sous nos yeux. Il faut bien comprendre qu’après 18 ans, on devient rarement fumeur. Voilà pourquoi les industriels piègent les 13-16 ans. » D’où le « marketing coloré » et les multiples goûts sucrés.
Plus inquiétant encore : la Puff se généralise dans la cour du collège. « Elle passe totalement inaperçue, avec sa forme de marqueur que l’on peut cacher dans une trousse », pointe en effet Loïc Josseran. « Certains professeurs pensent qu’il s’agit d’un stylo fluo. À l’odeur, on la confond avec un chewing-gum. »
Source: Le point