Le gouvernement, d’ici 2032 vise une France sans tabac

Le gouvernement, d’ici 2032 vise une France sans tabac

Passer sous la barre des 5 % de fumeurs à l’horizon 2032, telle est l’attente du gouvernement avec un nouveau plan d’action en préparation. Tiendra-t-il compte des propositions du Comité national de lutte contre le tabagisme ?

Obtenir une génération sans tabac, ceux nés après 2014, et au final d’ici 2032, une France sans tabac. Telle est l’essence même du travail du gouvernement avec ses plans successifs de lutte contre le tabagisme.

Face à une recrudescence de fumeurs en France après la pandémie, à une place mondiale dominante du pays dans ce domaine, avec encore plus de 25 % de fumeurs, face aux 50 à 60 000 morts par an à cause du tabac, face à la recrudescence d’acheteurs et d’utilisateurs toujours plus jeunes, de la cigarette électronique jetable, la puff, à la pollution toujours considérable par les mégots et les filtres jetés en milieu urbain comme en pleine nature (4 300 milliards chaque année dans le monde).

Le gouvernement français vise toujours plus de rigueur et la volonté du Comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT) est dans cette droite ligne. Voire encore plus drastique et immédiate. Il vient par exemple et une nouvelle fois de réclamer l’interdiction des puffs, les cigarettes électroniques jetables. Ce que le gouvernement avait envisagé et exprimé à l’automne 2022, sans pour autant jusque-là, le mettre en application.

Les propositions du CNCT

Pensant qu’il est tout à fait possible d’atteindre les 5 % de fumeurs d’ici 2032, « mais il faudra une politique volontariste conçue dans une optique de long terme », dixit Emmanuelle Béguinot, la directrice du Comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT), l’organisme émet une série de volontés efficaces à encore plus faire baisser voire disparaître la consommation de tabac en France.

Premier levier d’action : augmenter encore et toujours le prix du tabac

À hauteur, chaque année, d’une augmentation de 10 %.

En France, le tabac est passé ce mois-ci à 11 euros le paquet, en Australie, il est déjà à 30 euros, à plus de 14 euros en Angleterre, plus de 15 euros en Norvège, mais à presque 7 euros en Allemagne, un peu plus de 5 euros en Italie, moins de 5 euros en Espagne ; le tarif le plus bas étant celui de la Bulgarie avec moins de 3 euros le paquet.

En France, les taxes sur le tabac rapportent à l’État environ 15 milliards d’euros par an (18 milliards en 2020).

2e mesure : interdire la vente du tabac avant 21 ans

Et interdire aux personnes nées après 2014, tout accès aux produits du tabac. Et notamment donc, les fameux puffs qui contiennent de la nicotine et pour le CNCT sont des incitations trop précoces aujourd’hui au tabagisme. Des interdictions soutenues par une augmentation des sanctions à l’encontre des buralistes qui contreviennent à la loi.

3e proposition : supprimer les filtres

La volonté du CNCT peut surprendre, mais il l’explique non seulement par le désastre écologique que représentent les mégots et leurs filtres jetés partout, mais aussi parce qu’en réalité, ils ne sont pas une réelle protection pour le fumeur. « Contrairement à ce que de nombreux fumeurs croient, ce dispositif ne les protège pas. Il peut même avoir pour effet pervers d’entretenir une fausse impression de sécurité. Comme avec les cigarettes légères, le consommateur risque alors d’aspirer plus fort pour obtenir sa dose de nicotine. » Ce d’autant qu’ils sont susceptibles de masquer l’âcreté du tabac, facilitant ainsi l’initiation et la consommation.

3e attente : multiplier les espaces sans tabac

Les lieux publics clos sont déjà contraints par la loi, le CNCT veut étendre l’interdiction de fumer à des lieux comme les parcs publics, les plages (ce qu’ont déjà choisi de faire certaines communes françaises), les terrasses extérieures, les stades. Il n’y a pas longtemps la station de ski Les Gets a interdit de fumer sur son domaine skiable. Il attend aussi un effort supplémentaire de la part du monde de la culture ou de la mode pour moins banaliser la consommation de tabac.

L’aide au sevrage

Enfin, le comité national attend que le gouvernement prenne mieux en charge le remboursement des substituts à la nicotine. Qu’il renforce les services au sevrage. Un effort qu’il appelle pour les femmes enceintes, les patients en psychiatrie et les personnes incarcérées.

Bien d’autres questions en suspens

Qu’en est-il de la contrebande ? De tous ces gens qui se rendent dans les pays où le tabac est moins cher, qui reviennent en France et revendent sous le manteau quantité de cigarettes et autres produits. Non seulement les filières organisées, mais bien des particuliers, des familles.

Qu’en est-il du devenir des buralistes qui enregistrent chaque année des baisses de chiffres d’affaires ?

Qu’en est-il des personnes à qui il est particulièrement difficile d’interdire le tabac ? Comme les personnes incarcérées ou en milieu psychiatrique ?

Qu’en est-il d’une problématique connexe, la consommation de stupéfiants ?

Source: Le messager


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