Tabac à chauffer, cigarette électronique : trop de publicité illicite dans les points de vente

Tabac à chauffer, cigarette électronique : trop de publicité illicite dans les points de vente

En rendant publique lundi 13 février une étude menée chez les buralistes, le Comité national contre le tabagisme s’alarme de la réclame ciblant les plus jeunes et demande l’interdiction des arômes autres que celui du tabac dans l’ensemble des produits contenant de la nicotine.

Haro sur les arômes dans les vapoteuses et autres puffs, alerte sur le snus. Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) demande ce lundi «l’interdiction immédiate des arômes autre que celui du tabac pour l’ensemble des produits contenant de la nicotine» et un meilleur encadrement de la vente de nouveaux produits comme les sachets de nicotine, «qui ne sont ni déclarés à l’Anses [l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, ndlr] ni conformes à la législation». Des exigences issues d’une enquête menée l’été dernier, montrant que ces produits font l’objet d’une forte réclame illégale, ciblant les plus jeunes.

En France, l’interdiction de la «publicité en faveur du tabac sur le lieu de vente» est «globalement respectée», estime le CNCT au terme d’une étude basée sur des visites mystères réalisées par un institut indépendant auprès d’un échantillon national représentatif des débits de tabac et magasins de vapotage, du 21 juin au 29 juillet 2021. Mais ce n’est pas le cas pour les nouveaux produits du tabac et de la nicotine, selon l’association. Le tabac à chauffer du cigarettier Philip Morris, Iqos, lui, est «massivement promu» : près d’un débit de tabac visité (47 %) était «en infraction».

84,5 % des buralistes faisant de la pub pour la cigarette électronique en illégalité, d’après le CNCT

De nouveaux produits tels que le tabac chauffé ou les cigarettes électroniques, en particulier jetables, font l’objet d’une forte promotion, le plus souvent illicite, chez les buralistes et dans les boutiques de vapotage, s’inquiète une association antitabac. Et «84,5 % des buralistes faisant de la publicité» pour la cigarette électronique «sont en illégalité», selon le CNCT, tout comme 72 % des boutiques de vapotage inspectées. Depuis janvier 2016, la publicité en faveur du tabac est interdite chez les buralistes — qui ont le monopole de sa vente —, tandis que celle pour les produits du vapotage, très réglementée, se limite à l’apposition d’une affichette dans le magasin, non visible de l’extérieur.

Pour la CNCT, ces niveaux d’infraction «traduisent une stratégie systématique et délibérée de contournement des réglementations en vigueur encouragée par l’absence de contrôles». Une situation d’autant plus inquiétante qu’avec «la diversification des buralistes, un nombre croissant de non-fumeurs, notamment des jeunes, se rendent dans ces magasins et sont exposés à des publicités qui les ciblent spécifiquement», poursuit l’association.

Quant à internet, les cigarettes électroniques jetables y sont promues par des influenceurs «de manière extrêmement attractive», vantées pour leurs arômes variés et leur faible prix, ce qui tend à «occulter (leur) caractère addictif» et à «banaliser et normaliser» la consommation de nicotine, dit-elle. Pour le professeur Yves Martinet, président de la CNCT, «loin d’aider les fumeurs dans leur sevrage tabagique, la démultiplication des arômes dans les nouveaux produits vise uniquement à l’hameçonnage de jeunes consommateurs».

Source: Libération


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